“Peux mieux faire”

Le syndrome du “peux mieux faire”

Il rôde en silence, ce petit virus perfide.
Pas assez bruyant pour qu’on l’exorcise, pas assez bénin pour qu’on l’ignore.
Le “peux mieux faire” voilà la maladie chronique de l’âme créative. Ce n’est pas la panne sèche de l’inspiration, non, c’est bien pire, c’est la main qui tremble au moment d’appuyer sur “envoyer”, le crayon qu’on repose juste avant la dernière phrase, la toile retournée contre le mur, à jamais en suspens.
Car tout pourrait être un peu mieux, n’est-ce pas ?
Un mot plus juste, une virgule plus élégante, un son plus rond, une idée plus “géniale”. Alors on révise, on polit, on stérilise. Et parfois, on étouffe. Le “peu mieux faire” transforme l’élan en obstacle, la création en performance, l’enthousiasme en censure.
Il faut dire qu’il est malin, ce virus. Il s’habille d’exigence, il parle au nom du bon goût, il murmure : “Pas encore… attends, tu peux faire mieux.” Et dans ce “mieux”, tout reste à jamais à faire. Des montagnes de projets s’entassent dans les tiroirs numériques de nos ordinateurs, morts-nés par excès de perfection.
Mais voilà LE remède existe. Deux petites pilules. L’une s’appelle humilité elle nous rappelle que même les Dieux faisaient des ratures dans leurs mythes
L’autre, plus douce encore, s’appelle humour
cette capacité sacrée à rire de nos bafouillements, à célébrer nos essais bancals comme des victoires de vivants.
injectons de la tendresse dans le processus créatif. Faire de la place à l’approximation, aux maladresses élégantes, aux brouillons pleins d’âme. La beauté est souvent une audace mal maîtrisée. L’imperfection n’est pas une faute : c’est une signature.
Alors faisons. Faisons mal, faisons bancal, faisons trop ou pas assez. Mais faisons. Car la perfection est stérile, quand l’imperfection, elle, est fertile
Et c’est là que naît la magie , un doux mélange d’humanité métaphysique dans le tremblement du trait, dans le mot qu’on aurait peut-être pas dû écrire… mais qu’on a eu le courage d’offrir au monde.
Doux week-end
Ely

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