Primitif, Aborigène…
(« Qui est à son origine ou proche de son origine » « lié à son Origine – définition primitif)
Cela me viens à l’esprit aujourd’hui, dans ce climat de tension entre le soleil et la lune noire en Scorpion
Peuple Primitif , les derniers gardiens du secret :
celui de la communion sacrée avec la vie elle-même.
Une fidélité sans nom, transcendantale, les relie à l’univers, au cosmos, aux cycles immuables… et au sens premier de l’incarnation.
Jamais nés, jamais morts.
Ils le savent …
Ils ne signent pas leurs œuvres, ne courent pas les musées en quête d’évasion ; leurs créations vivent, vibrent, respirent avec eux, en eux, à chaque instant.
Notre monde plastifié, mécanisé, câblés jusqu’à l’os, nous a éloigné de cette source vive .
et cela depuis très, très longtemps…
Peut-être depuis ce premier jour où nous avons chaussé nos pieds,
préférant la protection au ressenti,
l’éducation à l’amour,
la culture à l’art sacré,
les tendances au souffle vivant de la création.
À force d’ajouter, de superposer, d’amasser,
nous avons étouffé l’étincelle originelle.
Nous avons glissé dans le confort comme on glisse dans l’oubli.
De ce premier pas chaussé est née l’obéissance,
et avec elle, la longue lignée des fournisseurs de sabots, de souliers, de baskets…
Un cycle infernal s’est enclenché : le chaos programmé.
Car l’humain marche ainsi, enfantant ses crises comme des étapes nécessaires.
Et nous irons jusqu’au bout,
car qui pourrait arrêter la créature engendrée par le déni de l’homme ?
Voir tout cela, c’est peut être déjà commencer à se retourner.
À entendre, dans le manque féroce d’authenticité,
l’appel puissant à mourir à toutes ces illusions qui prennent une forme monstrueuse
Se souvenir …
non pas d’un passé chargé de mémoire,
mais de cet arrachement à l’amour premier, cette vibration sans nom qui nous a fait naître.
Se souvenir que nous pouvons vivre sans plastique,
sans armes, sans armures,
et retrouver en soi ce qui vibre sans artifice.
Se rappeler que le confort n’était qu’un luxe,
une petite cerise sur le gâteau immense de la joie sans cause,
un ruban très fin posé sur l’infini cadeau de la vie —
et non le socle sur lequel bâtir des cathédrales d’absurdités.
La question qui me traverse aujourd’hui est simple :
Comment vais-je me dépêtrer de mes propres glissades dans l’absurde ?
Miser sur la grande intelligence de la Vie ?
Peut-être :
1. En demeurant fidèle à mon presque seul désir incorruptible : celui de garder le cœur vivant, et d’honorer ses moindres battements,
2. En usant d’humour et d’indulgence envers mes complaisances émotives , rire de la mise à mort de mon personnage par la grâce de l’amour partagé,
3. En ne forçant rien, en ne cédant pas à la tentation savoureuse de critiquer ce monde en pleine décomposition salvatrice,
4. En refusant le découragement et en aimant plus intensément encore,
5. En me prenant en flagrant délit de reconstruction illusoire du monde…en foulant mes pas sur les sentiers pleine de doutes comme maintenant !
Doux week-end…
Ely