Le Poids des mots

Le poids ou le non-poids des mots

Les mots « non-duels »…
Je préfère les appeler ainsi , « non-duels » doux comme du cachemire ( ) , plutôt que justes…
Car, en vérité, tous les mots sont justes, ou disons , légitimes dès lors qu’ils ont été prononcés.
S’ils ont été dits, c’est qu’ils avaient leur place, à ce moment précis. Alors, juger qu’un mot est juste ou non perd déjà un peu de son sens.
Et même le mot non-duel, à bien y regarder, s’efface lui aussi dans l’indicible.

Alors, peut-être pourrions-nous dire autrement ?ce sont des mots qui résonnent avec l’intelligence de la vie, cette intelligence qui ne juge pas, qui accueille, qui embrasse. Ces mots-là ne cherchent pas à convaincre, encore moins à vaincre. Ils vibrent doucement, comme un souffle discret, et viennent effleurer l’âme.

Ce sont des mots qui s’infiltrent dans notre existence comme un trèfle à quatre feuilles que l’on aurait glissé un jour, distraitement, entre deux pages d’un livre oublié. Puis, bien plus tard, on réouvre ce livre, Le trèfle est là, Sec, aplati par le temps, mais intact. Et un sourire naît. Un instant suspendu, sans raison… interrompant le récis imaginaire…comme un son du cœur porteurs d’une foi muette, sans espoir ni attente, viennent parfois interrompre le récit trop bien ficelé de nos vies. Ils défont doucement les coutures, la trame blanche d’une histoire trop linéaire, trop prévisible. Et dans ce dénouement naît une vérité, qui ne se laisse pas posséder. Une vérité qui échappe aux mots… et pourtant, qui passe par eux.

Il est des mots qui nous relient à l’éternel, à ce temps long, sans urgence, sans but. Alors, les rivières de mots existentiel peuvent bien s’écouler , certaines nous rafraîchissent, d’autres nous brûlent, parfois nous froissent. Mais toujours, elles passent. Sans accroche.

Les mots qui résonnent finissent par devenir ,
Non plus concepts ou discours, mais paroles du silence, paroles qui élèvent.
Au-dessus du vacarme, des jugements, des bavardages.

Et plus on s’éloigne de ce tumulte, plus tout cela devient un simple murmure, un fond sonore flou… et curieusement mélodieux. Là, plus rien n’a d’importance, et donc, tout est accueilli. Absolument tout. Car si nous savons souvent dire “tout est le bienvenu”, vivre cela vraiment nous échappe encore. Dès que la vie pique, on retombe dans les paroles qui blessent, qui divisent, qui étiquettent, qui donne son opinion sans l’avoir demandé souvent , qui excluent...

La non-dualité implique d’inclure tout.
Même ce que l’on juge inacceptable, ou pas dans notre système de valeur personnelle…

Je pense entre autre à ces contenus qui pullulent sur les pervers narcissiques …exemple parmi tant d’autres. On y lit une unanimité de condamnation, une diabolisation presque rassurante… Et voilà que la dualité reprend son trône. Victime, bourreau. Gentil, méchant, bien mal , lumineux pas lumineux …superficiel profond , sage pas sage …. Nous repartons dans les camps, dans le clivage.

Je nous souhaite autre chose.
Je nous souhaite la rencontre avec ce petit trèfle séché, entre les lignes de nos vies.
Qu’il nous élève, qu’il nous rappelle les mots doux de la vie.
Ceux qui unissent, qui n’attendent rien, qui n’excluent pas.
Des mots qui ne tranchent pas, mais qui embrassent.
Des mots qui caressent comme des silences en mouvement.
Ely

( à tout les natifs avec la LN en maison 3, LN en aspect a Mercure . À Mercure en Poisson , Mercure Neptune , Mercure en maison 12 , LN en gémeau )

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