Oser Se Perdre

La quête effrénée des mots qui apaisent

la chasse à cette parole salvatrice, capable de calmer le vertige face à cette immensité indicible qui rôde et nous effleure. Il est presque ironique non, fascinant , de constater à quel point l’être humain, nous , à mesure que nous prétendons nous éveiller, nous nous parons de sentences de sagesse, collectionnons les éclats de vérité soufflés jadis par les sages, les maîtres, les éveillés. Jusqu’à l’éclatement d’une créativité qui explose tout .

Mais si l’on scrute avec un regard nu, s’attacher à ces paroles revient au même que s’agripper au fauteuil qui soutient notre corps, ou tenir fermement le volant qui dirige notre course.

C’est s’attacher à ce qui semble solide, à ce qui donne forme, poids, contour à notre existence.

C’est croire en la densité du monde, croire à son décor.

Sortir de cette douce illusion, de cette sécurité feutrée, requiert bien plus qu’un simple sursaut : il faut une Volonté , sentir l’intensité de cette Volonté avec cette majuscule du feu intérieur, ce feu parle d’une vision clair obscure , celle de la lune noire …Après avoir trempé son être dans les rudes creusets du refus( lilith) , du doute, de l’audace et des peurs .

Oser déranger, ébranler le confort des attentes, faire résonner l’inattendu, dans un langage qui jaillit du cœur, car c’est lui, tôt ou tard, qui modèlera le dehors.

du Coeurage, oui…,celui qui vient de loin, celui qui ne fait pas de bruit ou presque pour venir bousculer la douce mécanique des systèmes. Qu’ils soient sociaux, intimes, identitaires, tous reposent sur la croyance en quelque chose de figé, d’établi, de réel.

Cet Élan véritable, celui qui transforme, celui-là n’existe pas encore. Il est un frisson à inventer, à laisser passer , une absence à ressentir pour qu’elle devienne souffle, , jet de lumière , offrande, grand discernement, Passage

Ely

(Image Arnaud Marchais)