Raison et Transgression ou l’Amour à Mort

Comment franchir les frontières d’un monde scindé ?

Il n’y a pas de méthode...

Cela se passe — simplement.

Une affaire de temps, d’intime maturité.

Car ici-bas règnent les jeux de miroirs,

reflets démultipliés de nos esprits

pris au piège de la roue du hamster.

Jusqu’à ce que survienne la bénédiction du sentir,

cette rencontre avec une force indomptée,

une énergie souterraine, archaïque et transgressive

qui fissure l’ordre établi,

laisse entrevoir l’invisible,

et fait vibrer l’interstice.

La transgression n’est pas refus.

Elle n’est ni caprice d’un ego assoiffé de chaos,

ni simple rejet de la norme.

Elle est élan.

Souffle d’avant les mots.

Brèche dans le mur des certitudes.

Elle est Amour.

Un amour qui libère, non qui possède.

Elle ne fuit pas le monde :

elle le traverse, le pénètre,

et en révèle l’abîme.

Par elle, la conscience s’élargit.

Une conscience métaphysique,

non pour se suspendre dans les hauteurs arides,

mais pour embrasser la vérité nue du monde —

ce monde que l’on croit réel,

et qui pourtant, dans ses rouages,

porte les germes de sa propre décomposition.

Transgresser, c’est voir.

Voir au-delà des apparences,

refuser la répétition,

oser une vision neuve,

habiter l’être autrement,

libéré des diktats de la séparation,

du calcul, de la domination,

ou de l’inertie consentie dans l’ignorance.

La transgression est un acte d’amour.

Une déchirure sacrée.

Elle brise les cloisons intérieures

et invite à sentir autrement,

à percevoir l’imperceptible.

Les seuils du connu

ne se franchissent pas à pas comptés.

Ils cèdent à la faveur d’un tremblement,

d’un vertige intime et silencieux.

Dans le langage des astres,

les marqueurs de cette transgression

se logent dans les planètes transpersonnelles,

ces forces qui, dans notre ciel intérieur,

ne s’adressent ni à la peur, ni à la raison,

mais à ce feu souterrain

qui nous pousse à ruiner les vieux schémas,

à leur rythme sacré.

Comme un appel à s’incliner,

à recevoir les fulgurances

d’une intelligence cosmique.

Et les Lunes Noires,

elles ne brillent pas.

Elles découpent les voiles au laser,

implacables.

Elles révèlent les gouffres que nous portons

et l’Absolu qui ne nous lâche pas.

Elles se fichent de notre sensibilité humaine.

Elles posent sous nos pas

les fragments de nos inconscients,

individuels et collectifs.

En ce moment,

la grande parodie du ciel s’amuse dans la croix fixe : la scène :

la Lune Noire en Scorpion exhume

les vieux dossiers qui piquent,

que beaucoup cherchent à ajourner,

faute d’espace intérieur

pour les contenir avec dignité.

Alors on compense.

On court dans le signe d’en face.

On se réfugie dans le Taureau :

le concret, le palpable, le raisonnable,

les valeurs morales trempées

dans les eaux stagnantes de la dualité.

On s’agrippe aux certitudes :

« La victime est victime, le bourreau est bourreau. »

N’est-ce pas ?

Les faits sont là.

Mais dans un monde qui s’effondre doucement

sous le poids de ses propres refus,

l’ajournement inconscient continue sa course…

Puis vient le Verseau.

L’énergie s’y exalte, s’y essouffle.

On fait de son histoire un cri collectif.

On proclame des vérités — parfois justes —

mais trop souvent

pour se laver la conscience,

pour se dédouaner

de n’avoir pas su voir en soi

ce qui brûlait doucement

au feu de la conscience.

On veut changer le monde…

avec les meilleures intentions.

Et enfin, le Lion se lève.

Mais il ne surgit pas en roi transfiguré.

Il est masque de l’ego blessé

qui cherche à récupérer sa couronne,

ou à la retourner,

pour briller encore un instant

sous une lumière synthétique.

Tout cela mériterait un long silence.

Un regard lucide,

posé sans jugement.

Peut-être que le plus juste, maintenant,

est simplement l’Écoute.

L’observation de notre théâtre humain,

de celui du dehors,

de celui du dedans,

pour revenir doucement

à nos propres illusions.

Car lente est la digestion

de ce qui se joue en réalité.

Et cela pèse, oui,

sur l’estomac et les viscères.

Avons-nous conscience, vraiment,

de l’immense retournement intérieur

auquel nous sommes appelés ?

Ce n’est pas une réforme de surface.

C’est un basculement.

Radical.

Une mort douce et terrible

du connu,

des jeux de dupes,

de l’illusion de maîtrise.

Car ces systèmes anciens,

à force de vouloir durer,

s’autodétruisent dans les engrenages absurdes

du bien et du mal…

Et pourtant…

Sous les décombres,

une autre Vérité veille.

Elle se donnera,

quand elle l’aura décidé,

à tous ceux disposés à la recevoir.

Car tout — absolument tout —

est orchestré

pour nous permettre de lever les yeux au ciel,

et nous libérer de nos chaînes.

Pour s’émerveiller,

en ce lieu où il n’y a plus

ni innocente victime,

ni coupable condamné.

Seulement célébration…

Là où les dossiers sont traités dans une immense sphère

D’amour,

et un discernement divin,

en temps réel.

Car sans l’ombre d’un doute :

la Volonté supérieure

est un état d’être scellé à une qualité d’Amour Libérateur .

Ely

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