Vers l’Anéantissement de La croyance du monde
Peut-être faut-il d’abord dissiper cette illusion tenace :
celle de l’existence du monde.
Non pas ce monde comme planète ou matière, mais ce mirage collectif que l’on nomme « réalité humaine ». Un monde capable, dans la même respiration, de laisser des enfants mourir sous les bombes… et de ricaner d’une gifle présidentielle, et dieu sait comme certaines vidéos sur cette comédie m’ont amusé …
de l’indignation, au vertige . De L’effondrement du sens à l’illumination …
Parce que oui nous pouvons passer d’un état à l’autre en une fraction de seconde , du drame au miracle de la plus abyssal tristesse à l’extase …
Alors, sans condamner cette folie , car elle suit sa propre logique insaisissable , je regarde.
Et à force de regarder, je vois. Je vois que ce théâtre, avec ses costumes et ses cris, ses pirouettes et ses convulsions ne sont que mirage jouant au jeu de dupe .
Chacun s’invente un monde à son image, marchande ses vérités sur les étals d’un marché saturé d’échos.
Tout n’est qu’apparence, tout glisse entre les doigts.
Dégouline de beauté et d’absurdité…
Mais parfois, dans le silence entre deux saisissement , une brèche s’ouvre. Et là, d’autres mondes appellent , non pas ceux d’un ailleurs lointain, mais ceux d’un dedans oublié.
Des mondes où la vérité ne s’exhibe pas, mais pulse doucement, comme un cœur tranquille.
Des mondes où la respiration redevient pleine, où l’être s’offre nu à l’éternité.
Alors oui, je ferme les yeux. Non par déni, mais par fidélité à ce qui ne ment pas. Je laisse derrière moi ce carnaval qui tourne sur lui-même sans jamais rien atteindre …Je rends au monde son vacarme le sentiment d’impuissance et la nécessaire frustration.
dans le silence nu de l’être, je traverse , je marche vers l’invisible , vers cette étreté simple et souveraine qui n’a jamais quitté le centre de nos cœurs et le centre de tout avant même la manifestation
Ely